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jeudi 21 décembre 2017

Dernier vol

Voilà, les vacances tirent à leur fin. Ce dernier vol du 20 décembre sera interrompu par les orages qui se développent partout dès 15 heures. On est beaucoup à voler, même trop car je me fais une séance sauna tout équipé (dans le détail: chaussures de montagne hautes, 2 paires de pantalons l'un sur l'autre, sous-vêtement antitranspiration (?), pull chaud, polaire, grosse veste doudoune avec doublage, écharpe, gants chauffants électriques, casque) pendant plus d'une demi-heure avant que je ne puisse disposer enfin d'un remorqueur. C'est donc avec soulagement que la petite main experte de Jean-Marie, puis la grande main invisible du thermique m'emporte dans des couches d'air plus fraîches. Le ciel est à présent parsemé de petits cumulus et je file derrière mes petits camarades partis en avance.

Petits cumulus...
Mais les petits cumulus deviennent grands, joufflus, ça commence à monter trop bien, et moi, quand le vario sifflote encore à 2 m/s à plus de 100 km/heure, ça ne me plait plus trop. Donc demi-tour, et je rentre me poser au pad juste avant l'apocalypse. Les autres pilotes ne rentreront plus et se poseront comme ils pourront - Christopher sera même trainé par son aile dans la boue sur plus de 100 mètres par les bourrasques de l'orage!

...deviendront grands!
Des meilleures conditions sont bien sûr prévues dès demain... mais nous serons alors dans une autre masse d'air! C'est toujours avec un petit pincement de coeur que nous quittons cette région tellement exotique. Nous n'avons pas retrouvé les plafonds incroyables des années précédentes et avons souvent été pénalisés par des vents soutenus, mais même si les vols n'ont pas étés record en terme de kilomètres, ils restent mémorables pour la beauté et l'étrangeté de cette contrée pratiquement vide de présence humaine.

Pas tout à fait vide quand même...

mardi 19 décembre 2017

Durant ces trois journées sans vol, les garçons de piste n'auront pas chômé: ils ont fabriqué de magnifiques delta jouets en fil de fer et papier aluminium.


Lundi matin, enfin, les préposés à la météo nous annoncent une journée volable. Jean-Marie m'amène droit dans la pompe, et me voici bientôt filant allègrement à 3500 m. le long du Schwarzrand, ce plateau qui domine la ferme à l'est.

En montée avec Thomas au bord du rand

Malheureusement les plafonds ne sont une fois de plus pas bien hauts, le vent du nord assez conséquent, et Yvan, allergique aux cross belges (les vols vent de cul sans espoir de retour), décide de rester en local du pad. La première difficulté avec ces plafonds bas se présente à l'épaule après la ferme de Foster. Le plus sage est de la contourner pour assurer une vache éventuelle près de la piste C14, mais ceci représente un détour pénalisant. Je tergiverse et tournicote, et petit à petit je suis enfin à une altitude correcte et me lance à travers cette contrée magnifique et inospitalière...

Où est l'eau qui a creusé ces sillons?
Bien sûr ça passe (sinon je serais en train de me lyophiliser dans le désert au lieu de vous raconter ces aventures palpitantes), mais entretemps, Louis, qui à trouvé un meilleur thermique, m'a dépassé et fait le fièrot dans la radio: Louis km 56, Louis km 69, Louis km 84, puis penaud: Louis 100 posé! Quand à moi, je prends mon temps, me régale dans ce décor fabuleux, et plane encore un bon bout en direction de Béthanie. Je repère une portion de piste bien dégagée et m'aligne pour poser... impossible, un thermique y a élu domicile et me rejette en l'air! En attendant qu'il passe je fais quelques tours au dessus d'un arbuste maigrichon abritant une petite troupe de gazelles qui ne m'ont même pas vu et vaquent tranquillement à leurs occupations sûrement passionnantes.

Facile de poser sur la piste... quand le vent est en face!
La récup est là après quelques instant car Bruno, un vieux de vieille à qui on apprends pas à faire la grimace, s'étais mis en route et nous avait suivi.
Au retour nous récupérerons encore Dieter et Carlos qui a séché 3 heures au soleil et arriverons pile poil à l'heure du repas.
Aujourd'hui devait être également volable selon la Maria Mettral locale: le fort vent d'est qui soufflait au petit déj. devant se calmer avant midi et laisser la place à un ciel parsemé de jolis cumulus congestus. Hélas après 3 heures d'attente sur le pad, le vent souffle toujours, le ciel est bleu et une grand majorité de pilotes se dégonfle.

L'ombre est rare et recherchée
Ce n'est qu'à 14 heures que les bourrasques faiblissent et nous ne serons que quatre à voler. Au plus fort de l'activité thermique, les remorquages sont plutôt épicés, parfois on descend à 3 m/s gaz à fond, et le plus souvent l'Ulm et le delta font du yoyo désynchronisé. Il me faudra deux essais pour arriver à crocher le thermique, monter à 3000 mètre, et constater que je n'arrive pas à attraper le tuyau de la gourde. Déshydraté après cette longue attente et le premier envol infructueux, je me contenterai d'un petit vol sans ambition en méditant cette sentence de Nietsche, un célèbre deltiste coutumier des expéditions en Namibie: le diable est dans les détails!

Belle vidéo de Tom, notre remorqueur https://youtu.be/2fQE7uhJKPQ

dimanche 17 décembre 2017

Cloués au sol

Nous sommes groundé pour la troisième journée consécutive à cause de vent trop fort. Et pourtant on y croit, comme hier ou on est allé au Pad, avons sorti du hangar et amarré les 16 Atos et le souple, pour finalement rentrer tout ce matériel après deux heures d'attente. Certains envisagent même de pendre les deux météorologues de service pour conjurer le mauvais sort...

Mais on prends quand même la vie du bon coté, avec de longues séances piscine et des promenades dans les environs à la recherche du maigre gibier ayant survécu à la sécheresse... et aux braconniers: récemment cinq rhinos ont été abattus dans les environs et comme il en manque aussi quelques uns dans notre ferme, Gina, une des filles du propriétaire, a demandé à se faire emmener en ULM pour tenter de les retrouver, hélas sans succès (son magnifique autogyre est cloué au sol en attente de pièces de rechange).

Le constat est bien triste aussi du coté des autres animaux sauvages: fini les grands troupeaux, on ne rencontre plus que quelques rares individus isolés ou en tout petits groupes: springboek, oryx, gnous, etc. La végétation, déjà bien clairsemée, est noircie par le soleil, il n'y a plus rien à manger. Quelques points d'eau sont alimentés par des éoliennes, et toutes les clôtures ont été ouvertes pour permettre aux animaux de se déplacer librement.



La magie opère quand même quand on fini par découvrir le petit groupe de 4 giraffes, et surtout le troupeau de rhinos qui vient se nourrir du fourrage déposé à leur intention.


jeudi 14 décembre 2017

Quelques photos ....




 Le recordman du monde et celui de la VLS cup sur la même photo!


Que de traffic!


Planète étrange...


La vie nocturne à Burgsdorf.

Vous avez dit adrénaline ?

Voici plus d'une semaine que l'aventure à commencé, une nouvelle expérience de remorquage pour moi dans des conditions souvent très fortes, à tel point que à force de corriger les trajectoires de l'ULM ( il est vrai que je n'ai pas mis de gants ) mes mains sont en sang. Mais aujourd' hui j'ai fait le plein d'adrénaline.
Nous sommes mardi 12 déc. après 4 remorquages, c'est au tour de Yvan d'aller se battre. Ok nous nous alignons sur la piste et Yvan donne le départ, tout se passe bien pour le déco nous faisons un grand arc de cercle et survolons la piste qui mène au hangar quand à 200 m sol un monstre ( thermique ne correspond plus à la réalité ) me propulse à la verticale; Carrément couché sur le dos dans mon siège la barre de contrôle au ventre, ma position me donne la sensation de décoller pour la lune. Je ne vois plus Yvan dans mon rétro qui doit se demander où j'ai disparu et je sens la corde tirer fortement sur l'arrière de la machine. Tout est si rapide que nous n'avons ni l'un ni l'autre le temps de larguer, jusqu'à ce que le fusible du côté d' Yvan décide d'abandonner l'expédition Apollo et casse en nous libérant de ce cauchemar.
Je rattrape enfin tant bien que mal la machine qui ne demande qu'à essayer de revoler et, soulagé, j'aperçois Yvan qui se retrouve aussi enfin dans une position de vol « normale » A+ mon tout petit je vais chercher Manolo.



6 ème remorquage de la journée, je décide d'enclencher ma gopro pour immortaliser le premier vol de Manolo qui vient d'arriver et me dépêche de m'asseoir pour faire tourner le moteur, est c'est parti, tout va bien jusqu'à ce que la première grosse branlée me décale bizarrement sur le côté de mon siège « OUPS » j'ai oublié de m'attacher, l'angoisse m’envahit « et si je rencontre le petit frère du monstre de tout à l'heure » Je suis assis sur un siège éjectable en plus Manolo vole trop haut par rapport à moi et me soulève l'arrière de la machine. Il aura fallu 4 tentatives pour que je parvienne à m'attacher en pilotant d'une main et finalement amener mon ami dans des conditions ( normales ).
Je pense que maintenant les séances de remorquages dans notre bon Jura vont nous faire l'effet de douces caresses.

A part ça, c'est un vrai plaisir de remorquer des gars qui en veulent, des distances de 350 km ont été effectuées, et d'autres pointures tel que Carlos qui détient le record du monde et Patrick Chopard qui va arriver tout bientôt sont prêts à en découdre.
Merci à Jean-Marie de m'avoir passé la main.
 

René


lundi 11 décembre 2017

C'est l'aventure !

Bon c’est décidé, aujourd’hui… repos !
C’était sans compter avec les 5000m de plafonds annoncés au briefing… Ma volonté ou ma fatigue n’est pas assez forte pour résister à ça… vamos à la castagna !
Rituel immuable sur le Pad :  la Manschaft a déjà sorti les ailes du hangar et elle nous attendent, sagement amarrées à leurs pitons (d’huile…).  Remorqué parfait de René… si ce n’est je me fais engueuler à la radio comme quoi j’aurais largué trop bas et qu’il voulait m’emmener dans une belle pompe … et tout ça… et tout ça…
En fait je me largue volontairement bas mais dans la même pompe que 3 de mes petits camarades… et ça marche.
La tâche du jour (c’est qu’ici ça rigole pas…) :  balise au nord à 80 Km et retour au sud pour un point de contournement avant Helmeringhausen. Le vent doit être quasi nul et même arrière pour le retour.
Arrivé au plaf : 30 Kmh d’ouest… oouups, nos météorologues ont encore merdés. Je suis le mouvement quand même et nous cheminons à 4 en direction de Kalkrand. C’est bien agréable de pouvoir s’entraider en vol. Les plafonds sont effectivement à près de 5000m et nous nous retrouvons rapidement au-dessus de 
Maltahöhe vu du cockpit de Laurent
Maltahöhe. Ensuite les choses se corsent… point bas à 2000m… tendu comme un arc dans mon cocon, je me fais la vilaine crampe au mollet… aaaarggghl….. Je me tortille comme je peux et ça finit enfin par passer.  Le moral n’y est cependant plus et je décide de faire demi-tour au km 40. Les 30 km/h d’ouest sont toujours là et la rentrée est « compliquée » et musclée. Je me refais cependant un petit 5000 et tente la percée au sud. Rien n’y fait. Barre à fond, le GPS me donne 30 Km/h sol…. Ça va pas le faire…
Je décide d’aller poser bien sagement, d’autant plus que je sens une odeur de grosse galère dans l’air. Un rideau de dust devils est visible au loin, et avec le vent d’ouest, ça pourrait  rapidement tourner vinaigre.
Je dois me dépêcher… mais plus vite dit que fait. Tous le game parc se transforme en une gigantesque bouilloire… du 6 m/s partout… pas bon ça. Ma trace GPS doit être bizarre : je vais de dégueule en dégueule. Les deux aigles que je croise brièvement n’en croient pas leurs serres et ne prennent pas la peine de m’accompagner dans cette aventure contre-nature.
Posé au Pad pour moi
Après ¾ d’heures d’efforts, je finis enfin par poser dans un joli 15-20 km/h… Laurent me rejoint 5 minutes plus tard. 

Laurent arrive 5 minutes plus tard
Deux assistant nous aident à remettre les VR au hangar et 15 minutes plus tard nous somme dans la piscine… not too bad ;-)
A peine le temps d’entamer notre bière que le sable vole de partout et que la piscine se pare de rides… le souffle du Namib est en avance aujourd’hui.
Reinhart et les autres rescapés poseront ave 60 Km/h de vent et ne devront leur « survie » qu’à un service de piste efficace.

Tout le monde est récupéré me direz-vous … et bien non… un irréductible Gaulois résiste au barbecue organisé pour le souper… je vous le donne en mille… Louis, notre indomptable pilote de Moyes fouisseur.
Là, il a fait relativement fort et est posé à 2 ou 3 km de la C19 dans la Pampa namibienne. Cela peut paraître anodin, mais ici ce genre de situation peut vite partir en couille… ce qui pour Louis est un comble (petit indice… je n’ai pas mis de « s » à couilles….).
René, après 5 heures (five hours, fünf Stunden !!!) de tentatives infructueuses pour le localiser commence à l’avoir mauvaise. Bien qu’étant convaincu qu’aucun animal doté d’un embryon d’intelligence n’oserait risquer une grave intoxication alimentaire en s’attaquant imprudemment à ce coriace Jésuite, une légère inquiétude gagne l’assemblée.
Vers le 21h30…. Dddrrrrriiinnnngggg…. « Mesnier Namibia » s’affiche sur mon téléphone… Le bougre m’annonce qu’il va passer la nuit sur place et qu’en gros on est nul en récup… La transmission hertzienne de coup de pieds au cul n’étant pas comprise dans le forfait chez Namibian Telecom… je raccroche promptement…. Soulagé quand même.
Récup compliquée
Je vous passe la tentative de débriefing à chaud… ceux qui le connaissent savent que c’est inutile et  très mauvais pour la tension ;-)



samedi 9 décembre 2017

Betta... enfin

Petite nuit agitée pour cause de manque de quinine ;-)
L'ambiance n'est pas au cross de compétition et les membres de la Manchaft sont tout disposés à faire les garçons de piste. 
Nous, notre ambition... c'est Betta... La mythique station service en plein désert du Namib qui fait hérisser les poils des bras des pilotes qui y sont allés.
8 pilotes seulement sont prêts à braver ces modestes conditions. Toute la CFSDPI est au départ avec l'objectif fou d'enfin voler ensemble. Opal part en premier et nous fait un point bas a 100 m sol avant de s'en sortir brillamment. Pour moi, RAS, largué à 300 m dans la pompe... du Grand Marnier (pardon ... grand Varnier).
On se met en attente de Laurent... mais nom d'une crotte de Springbox, il doit reposer et nous nous résolvons à tracer la route car Louis n'est pas encore prêt.
Cela fait longtemps que l'on avait rêvé de ce vol. A deux c'est quand même plus sympa comme dirait Rocco Sifredi...
Sans être facile, notre périple est "agréable"... Un gros point bas pour Opal à Betta, mais ça repart et nous tournons la balise. Louis et Laurent poseront entre deux. Pour notre part, les nuages se font menaçants et nous renonçons à de folles aventures dans les dunes du Namib.
Retour ventre à terre au Pad donc car des averses sont déjà visibles  à l'est.



Betta ... un rêve réalisé.... suis content ;-)



C'est reparti ... ou presque ;-)

Le météorologues ont changé d'avis et il semble que cela soit volable aujourd'hui. 
Les ailes sont déjà montées dans le hangar et il n'y a plus qu'à leurs donner un coup de chiffon pour enlever la poussière déposée par l'orage d'hier.
En une demi-heure, les cadors sont mis en vol par Jean-Marie et René. Remorqué musclé pour moi et je largue à 300 m seulement. Je trouve une bricole, ça monte façon Jura. Il y a cependant une grosse dérive d'est et je me retrouve sur le game parc à zéroter.... Ambiance studieuse et concentrée.Je me laisse dériver sur la C14 et je finis par monter au plafond à 3800m... Ouf, je respire déjà mieux. Aujourd'hui, après avoir changé de Headset, j'ai enfin une bonne communication radio. Les nouvelles ne sont cependant pas très bonnes:  Louis est posé dans le Game Parc, Laurent a abîmé sont aile à l'atterrissage et René à crevé la roue avant de l'ULM...   




Quand on parle de corps d’athlète... quoi de mieux q'un tapis de fleurs ... pour un horticulteur ;-)
Opal ayant décidé de préserver son corps d'athlète pour un jour meilleur, je me retrouve toooooouuuuuu seuuuuuul ;-(
Bon ben faut pas traîner alors... Je vais rattraper la Manschaft qui a seulement 20 km d'avance.... Une paille pour moi (je me la pète un peu non ?).
Je monte à 80 et délaisse des pompounettes à 2m/s, indignes de votre serviteur, d'autant plus qu'il y a un beau cum à 2 km devant moi.
Seulement voilà, le beau cum se révèle d'une fourberie crasse.... Que dalle...nada... J'ai beau sortir le grand jeu, je dois poser sur la C14. Ça me fera l'occasion de tester mes souliers à bouts renforcés carbone pour poser roulette en terrain abrasif.
Le contrat est rempli et mon harnais ne souffre pas. Me voilà posé à 40 km du Pad avec un ciel de rêve.... Va encore y avoir des marques de dent sur ma barre de contrôle.




Un peu la honte quand même ;-)
Eckhard me récupère rapidement et nous partons au sud pour chercher d'autres oisillons égarés. La récup en Namibie est toujours sympathique et l'occasion de voir des paysages magnifiques... Qui ne font certes pas oublier qu'on a volé comme une m....

Voilà... Demain sera un autre jour.

vendredi 8 décembre 2017

Des hauts et des bas...

Photo de groupe
Hier, beau vol Helmeringhausen et retour, un grand classique Namibien. 1h1/2 pour l’aller avec des pointes à 110Km/h sol. Pour le retour, ce fut un poil plus pèchu avec 25-30 de face. Bon, en même temps, ce n’est pas une grande première et je commence à connaitre les pièges. En gros, un seul secret… ce méfier de tout ! Un beau cum te tend les bras… méfiance, il est peut-être en bout de course… un VR au loin qui monte… mieux vaut chercher à propre pompe… il faut surtout bien comprendre le vent au sol qui joue avec les petits collines pour aider au déclenchement des thermiques. Les 30 bornes entre les tables et Helmeringhausen sont naturellement les plus techniques.  Ceci dit, voir deux autres pilotes 500m plus bas et remonter quand même… ça rassure un peu. Une fois le Swartrand atteint et près de 5000m à l’alti, les choses prennent une tournure plus sympathique et  je commence à me la jouer « ET retourne maison… »
Reste du vol sans soucis et posé comme une fleur au Pad…. Un peu rincé quand même ;-)

Laurent, comme chef de piste, ne peut décoller que tard et fera un local étendu.
Louis et Opal, grands spécialistes du cross vent de cul se posent à Bethanie … 200km… bien joué même si, tout le monde le sait, le cross vent de cul est réservé en principe aux parapentistes infirmes (…. Je rigoooole…)
Plancha namibienne

Hier nos cadors météo nous annoncent une journée hyper canon avec des possibilités de triangle de plus de 450 Km. Cela me laisse relativement de marbre, n’ayant d’autre ambition que de me faire plaisir. Premiers décos à 11h dans le bleu… faut vraiment avoir envie de bouffer du km. La majorité repose sans avoir rien trouvé, certains repartent aussitôt avec un certain courage. Pour notre part, nous attendons sagement les premiers cums. Tony Raumhauf nous annonce que le vent de nord est trop fort et que la « tâche » du jour est annulée. Tout le monde décide de partir au sud vent de cul en espérant qu’il tourne à l’ouest pour le retour. Nous nous retrouvons avec Laurent après le largage, tout va bien.  Nous partons au sud ensemble mais une (re)panne de radio va malheureusement nous séparer. Les plafonds sont un peu plus bas mais je crève littéralement de froid. Après une demi-heure à 4800m, je me laisse redescendre à 3500m pour me réchauffer. Pas de niaque aujourd’hui, tout est bleu au sud des tables et je fais demi-tour pour rentrer bien sagement… naturellement dans des thermiques à +6 m/s  qui font de ce pays le paradis qui nous connaissons.
ça bricolle ;-)
Laurent a fait aussi demi-tour et nous nous retrouvons pour ranger tout ce carbone dans le hangar.
Louis posera à Helmeringhausen pour éviter tout contact avec un rigide dans le hangar.
Les cadors feront plus de 300 Km en aller-retour… chapeau !
Aujourd’hui la météo annonce des orages ver 15-16 heures. Nous décidons de tenter quand même le coup en espérant dégager en direction du désert.
Les rhinos respirent
Le vent au sol reste très soutenu et des enclumes sont déjà visibles à l’est. Après une courte délibération, nous décidions de renoncer…  2 heures plus tard… orage et petite tempête sur le Pad… sage décision donc.


Râpe à Laurent ;-)

Beau coup de René

mardi 5 décembre 2017

Beau ciel et collection de problèmes

Hier soir, le mot d'ordre était : tous en Afrique du sud ! En effet il y a seulement 350 km jusqu'à la frontière et on nous annonçait un vent de nord vigoureux assaisonné de thermiques généreux…


mais ce matin la prévi avait changé, le vent est plus ouest, et on se rabattra sur un aller-retour pour Helmerinhausen, 100km plus au sud. A 11 heure. le ciel s'allume, il y a des cum. partout avec des bases à 5000 m. et c'est le branle-bas de combat. 


Aujourd'hui je me suis porté volontaire comme chef de piste, je ferai décoller tout le monde et partirai en dernier. Les opérations sont menées tambour battant et à 12h30 quasi tout le monde est en l'air. 
A mon tour de partir, l'air est vivant, moi aussi et tout roule !


Une poignée de minutes plus tard je suis à 4800m et c'est la consternation : pas d'oxygène, et pas de radio ! Bon pour l'oxy. c'est un peu de ma faute, je réalise que dans la précipitation j'ai oublié de tourner le robinet. Mais pour la radio c'est un mystère… à éclaircir ce soir. C'est dingue de constater que tout ce qui fonctionne à merveille en Europe se déglingue si vite ici. Sans parler des crevaisons régulières sur les ULM et carrioulets, on accumule les petits soucis dus à la poussière, au sable, à la chaleur… les Ulm tombent en panne suite a toutes sortes de mauvais contacts, une corde de remorquage percute l'hélice de René, son démarreur tombe en rade, les radios déconnent, les fermetures éclair se bloquent, etc.

Quand à moi, un petit reste de lucidité dans mon cerveau privé d'oxygène me fait renoncer à l'épreuve prévue car sans radio tout est plus compliqué en cas de zébu (la vache locale) et je resterai en local du pad.

A l'heure ou j'écris, Yvan est posé au pad après avoir tourné à Helmeringhausen, Opal et Louis ont atterri à Béthanie, 200 km plus au sud. Y'en a qui vont louper le souper mais la récup est en route.






lundi 4 décembre 2017

C'est parti mon koudou :-)

Topmeteo annonce pas mal de vent en altitude mais ça va le faire quand même, nous sommes tous impatients de retrouver nos barres de contrôle en carbone. Des plafonds à 3800m sont annoncés et on va voler local pour tester le matos et accessoirement les pilotes.
Sur le Pad, la température est même supportable et tout le monde monte son aile en papotant… full Technora, winglets ou pas, quille carbone ou alu…. C’est un peu mode et chiffons à Burgsdorf. La Manschaft nous sort le dernier cri de chez A.I.R qui fait croire mon VR tout droit sorti de la déchèterie à Pipo.
Les premiers cadors décollent, ça à l’air tout bon. Je me rends compte que j’ai oublié un accessoire essentiel… le largeur… Aller-retour à la ferme dans un nuage de poussière…
De retour, René a crevé un pneu et Jean-Marie est en panne de démarreur… tout le monde reste néanmoins calme…  Tout rentre finalement dans l’ordre et je m’installe sur le Dolly… la boule au ventre quand même. Cela fait deux ans que je n’ai pas fait de remorqué et c’est le baptême du feu pour René en Namibie. On y croit à fond ;-)
Heureusement, Opal est le pistard du jour et c’est rassurant…
Moteur… hochement de tête et fouette Rotax ! Tout ce passe à merveille si ce n’est que ce plaisantin (ndlr: le terme original a été retiré par le comité de relecture de la CFSDPI) m’emmène sur les dunes alors qu’il était convenu de prendre de l'altitude  sur le Pad pour faciliter les manœuvres en cas de rupture. Les aboiements de votre serviteur dans la radio n’y feront rien… le pensionnaire de Doucier n’ayant pas de radio !
Heureusement, le remorqué est parfait et je me largue certes (trop) bas mais dans une belle pompe.
Le reste du vol est conforme aux attentes, plafonds à près de 4000m et 35km/h de nord-ouest… pas de grosses ambitions aujourd’hui. Petit tour à la mythique C14 et retour au Pad à plus de 100 Km/h. 20 km/h régulier au sol… Conditions de rêve pour poser.
La plupart des pilotes ont déjà posé et sont  en train d’huiler les bords d’attaques des VR pour les faire tous rentrer dans le hangar.  Mission réussie, toutes nos montures trouveront finalement une place dans la « Ruhlerie » (écurie à VR).
La journée s’achève dans une débauche d’eau salée pour décrasser l’extérieur et de Pontarlier pour prévenir toute maladie infectieuse guettant le pauvre deltiste imprudent.
Bref… une bien belle journée.


Demain et après-demain venteux… Wait and see…



samedi 2 décembre 2017


Bon… nuit agitée… certainement pas assez hydraté ….  L’adaptation est en cours, j’ai confiance.
Ce matin, pas de guépard qui pousse la porte de la chambre mais du bien plus lourd.



Le jour ou je retrouve ça dans mon lit ça va être moins drôle qu’un gros chat ou qu’une poussine ;-)
Petit dèj  copieux et en route pour le Pad car on a encore les ULM à monter.   Le vent est déjà bien établi et ça sent plutôt la Savanna que le record du monde de distance.
Je vous propose un petit jeu, réservé toutefois aux nombreux connaisseurs des engins volants à moteurs. Qu’est-ce qui cloche dans la photo ci-dessous ?

Les gagnants ont droit à un cours personnalisé chez Duc (encore pour les connaisseurs… désolé) en compagnie de René pour lequel c’est visiblement d’une grande urgence…..
La manchaft se la joue acrobate et nous fixe une manche à air qui va bien… avec 40-50 de vent c’est pas vraiment du Strudel.

Demain, peut-être moins de vent ….
On y est! Encore pas grand-chose à dire, on va pas raconter les inévitables petits incidents de ce long voyage, crevaisons, démêlés avec les douaniers surpris par notre matériel exotique, chaleur, soif… 

Le container nous attendait bien sagement sur le pad, tout à l'air au poil.


Ce matin pas de guépard dans la chambre, mais d'autres bestioles quand même plus imposantes : 

 
Bon, je vous laisse, il faut monter les Ulm, assembler les carrioulets, installer des radios et des porte-ailes sur les voitures, il y a encore du boulot si on veut voler aujourd'hui !

mercredi 23 décembre 2015

The End...


De retour en Suisse où c'est presque l'été, voici quelques impressions qui me restent de ces trois merveilleuses semaines en Namibie. Si la "journée à records" a eu lieu le jours de notre départ (le 18 décembre, Carlos et Ralf ont établi un nouveau record du monde avec 419 km en aller-retour), nous avons eu des conditions qui m'ont permis d'effectuer pratiquement tous les jours volables des distances entre 60 et 180 km, avec des plafonds entre 3500 et 5500m. Compte tenu de mon sérieux manque d'entraînement, mes élèves accaparant la majorité des bonnes journées, je suis donc comblé. Les conditions cette années ont été particulièrement rudes, avec des turbulences et de violents cisaillements, des remorquages parfois acrobatiques, passant de -3 m/s à +8, de fréquents dust devil, ceci étant peut-être du à l'extrême sécheresse qui règne depuis quelque temps dans ce pays.
Et Carlos qui nous a tous scotché! Commandant de bord à Iberia, ancien pilote de F16, il fait les breefings le matin, puis vole tous les jours entre 7 et 8 heure, reviens se poser à la nuit tombante après avoir slalomé sur 300 km entre les orages quand tout le monde a atterri depuis longtemps, et le soir il rigole encore avec le reste de l'équipe… bravo au nouveau recordmann! (d'ailleurs, l'ancien, c'était déjà lui!).
Et puis l'accueil incomparable de Line et Gina dans l'oasis de Burgsdorf, les délicieux repas de Johanni, la bonne ambiance… on a pas fait de vieux os mais on reviendra!


jeudi 17 décembre 2015

16 décembre... very bad day... mais ça baigne

Peu de vent et des plafonds un poil bas, la Manschaft jette l'éponge. C'est donc une escadrille francohelveticoiberique qui se prépare. Opal décolle en premier derrière Tom et je le suis immédiatement avec Jean-Marie aux manettes.  Rien à dire, ça ne tape pas trop pour une fois.
Laurent repose et Louis se prépare.
Opal au déco
Opal et mois somme déjà partis en direction de Moreson.
Louis, toujours à la recherche d'une nouvelle méthode pour planter des tomates dans le désert, monte d'un cran dans la sophistication. Afin de creuser un trou le plus profond possible, le bougre à l'idée de génie de crocher sa corde d'étarqueur au chariot. L'effet est immédiat et très concluant: un gros cratère sur le Pad. Comme tout précurseur, Louis paye de sa personne et il faut compter avec des effets collatéraux sur la Moyes et sur l'ingénieur agronome himself.
N'ayant pas de nouvelles précise concernant l'état de notre pilote fouisseur,  Opal et mois décidons de poser.
Alors que rien ne laissait le présager, je me fais soudainement arracher la barre des mains... Je tape la quille et rattrape la barre de justesse dans un piqué d'enfer.
Je me pose tout tremblant...
Globalement plus de peur que de mal... mais la frontière est très mince...

Veillée autour du feu... cherchez le sparadrap ;-)
Pour nos remettre de nos émotions, Johannes le cuistot nous concocte des spaghettis bolognèse à la mode de Burgsdorf et nous finissons autour d'un feu... le bonheur retrouvé... enfin ;-)
Ah oui, j'oubliais, Carlos à bouclé 300 km... même pas mal!

15 décembre... Rodéo namibien

Nous sommes suspendus aux lèvres Carlos, notre chef de briefing. Les nouvelles sont mitigées... 30 km/h de nord tournant à l'ouest... tout ce que j'aime :-(

Briefing de Carlos
La task du jour est déterminée:  descendre à Helmeringhausen et remonter le plus au nord possible.
Les cadors partent devant. La deuxième vague se prépare rapidement et tout le monde est en l’air à 12h30.
Tout de suite, je sens que cela va moyennement me plaire. Les conditions sont très hachées et mon fidèle destrier semble revenu à l'état sauvage. Je serre les dents (et les mains sur la barre de contrôle...) et je me jette dans la bataille. La route est connue, les watts sont là, les conditions sont simplement un peu plus musclées que d'habitude.
Imaginez: deux heures sur le Blue Fire d'Europapark...  Ma résistance atteint ses limites et je jette l'éponge avant d'atteindre les tables.
Le Swartrant et ses paysages verdoyants.. (photo L. Zahn)
C'est pas tout ça, mais il va falloir rentrer au nid car il est hors de question de poser dans la pampa si les conditions au sol sont à l'image de celle en l'air. 
Je me jette sur le Swartrant pour profiter du dynamique. Ça marche quelques kilomètres mais je me mets à tomber subitement et je dois me résoudre à rejoindre la C14. Je connais bien la coin et je me refais avec un joli plafond qui me permet de me glisser jusqu'au Pad ou je pose comme un fleur.
Louis est posé chez Foster, Laurent à fait également demi-tour, Opal fera la balise. 
Posé à la maison avec Marcel et Markus
Tout le monde se pose comme dans les manuels, comme quoi 20 km/h de vent, ça aide!
Carlos fera 250 km... no comment ;-)