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dimanche 13 décembre 2009

12 décembre… lost in the desert !

Belle… et longue journée !Rentrée Burgsdorf à 2 h du matin… les héros( !) ont la mine défaite.

Retour arrière…
Décollage du Pad assez tard vers 14 heures, toujours à cause du vent fort sur le déco.

17 minutes plus tard, j’annonce 4500m verticale du Pad… la récompense pour un remorqué « musclé ».
Mon « meilleur ennemi », Laurent Zahn, me rejoint rapidement… c’est tout bon pour le moral.

Remorqué by Fred Pignet... 3 p'tits tours et puis je largue

Comme convenu (visiblement pas avec tout le monde !) nous décidons de re tenter la balise de la C27.
Cheminement classique et rapide. Arrivés sur la balise, magnifique pompe qui nous propulse à près de 5300m.
L’oxygène fait son œuvre, ça me « pschitt » sévère dans les narines.

Les "aigles assoiffés de km" (Photo L. Zahn)

Petit briefing entre amis … mais à + de 5000 l’option est claire… on fonce sur la C27 en direction d’Helmeringhausen, comme convenu… (je me répète mais c’est volontaire).
Nous suivons de concert (je me la pète pour nos amis gaulois…) une jolie chaîne de montagne « bien de chez nous » et qui devrait nous permettre de rejoindre la deuxième balise les doigts dans la bouche… les narines étant occupées par les canules.
Au bout de 5 minutes à –4 m/s, l’ambiance devient « pesante ». « … Laurent de Yvan… tu choppes quelque chose toi ? »   « Que d’alle… c’est la m…. »
D’aigles du désert assoiffés de distance, nous retombons dans la catégorie « fer à repasser en carbone ».
J’ai beau essayer tous les trucs qui m’ont sauvés de nombreuses fois… nada… zéro pointé ! Nous nous trouvons dans une masse d’air cliniquement morte… encéphalogramme plat… rien à faire.
En plus, ça à l’air de méchamment souffler au sol, je suis à l’arrêt sur la C27.
Pas de risque inutile, je vise une petite habitation qui m’a l’air accueillante. Je fais signe au propriétaire qui me répond d’un signe amical. Après le coup de la bouteille de Coca, voilà maintenant qu’ils nous envoient des espèces de trucs qui volent…. Ils sont fous ces blancs… doit-il se dire.
Concentration… volets… petits S et je pose comme un fleur.
La fleur, elle est quand même bien emm… avec 35-40 km/h de vent. Le VR étant connu pour sa remarquable facilité à plier dans le vent fort… je ne suis pas inquiet du tout ! Par prudence, je m’extrait de mon cocon en maintenant l’aile dans le vent.  Une demi-heure plus tard, j’y suis parvenu… 
Après une élégant entrechat, j’arrache le capot de nez et j’empoigne la bête par le ridoir… tout va bien ! Il n’y a plus qu’à attendre que le vent baisse pour mettre une aile sous le vent.
2 crampes et 20 minutes plus tard, le schmilblick n’a pas beaucoup avancé. Heureusement, l’autochtone à repéré ma détresse et s’approche de moi.


Fer à repasser en carbone méditant sur son avenir incertain (Photo L. Zahn)

« … Excusez-moi mon brave… Vous serait-il possible de me sortir de ce mauvais pas en tenant l’extrémité de l’aile ? »  Un sourire édenté et trois claquement de langue plus tard, je dois me rendre à l’évidence… ce brave homme ne parle, curieusement, pas le français. Mon bushmen étant quelque peu rouillé, je luis fais les signes nécessaire et tout se passe bien.
Repliage type Kamasoutra… une position pour l’aile gauche, une autre pour l’aile droite… et ainsi de suite.

Je finis juste à temps pour assister Laurent qui me rejoins après une rude bagarre contre les éléments. Il annonce à la tour (moi donc…) qu’il lui est impossible de sortir le train… zip harnais bloqué.
Pas le temps de faire un tapis de mousse carbonique… il faut improviser ! Heureusement, avec ce vent il pose à l’arrêt et je peux l’attraper sans problème.
J’assîtes dès l’ors, impuissant, à « l’éclosion » de la chrysalide « Aerosdemerde ». Les contorsions de l’animal sont pathétiques, il a l’air de souffrir. Au bout d’une éternité, le papillon s’extrait enfin de son cocon blanc nervuré de noir (pub !). La chenille ne devait pas être très fraîche car le papillon n’a pas l’air tout jeune… Barbu, fatigué, t-shirt troué et grand sourire… pas de doute, il s’agit bien du célèbre « Laurenzanus simplex », véritable cauchemar des entomologistes.
Pliage de l’aile en vitesse car la récup’ est déjà en route !
5 heures plus tard, nuit tombée, il faut se rendre à l’évidence… y’a un blème.
Nous organisons les tours de garde (à cause des chacals) et s’installons pour la nuit. Nous sommes aux anges… perdus dans le désert sous le ciel étoilé. Une seule ombre au tableau… Fred doit se faire un sang d’encre et sillonner le pays pour nous trouver.
11h15… frshht… Frsssht… Laurent de Romain … Laurent de Romain… tu me reçois ?
La cavalerie (120 chevaux nippons…) arrive. Je vous passe le « doux babille » qui s’en suit pour le cas où des enfants me liraient… Fred laisse donc éclater son soulagement ;-)

Retour à la ferme à 2 h du mat’ après avoir raté 35 lapins, 2 springbox et 3 grandes antilopes.

Le débriefing aura lieu … ultérieurement !

8 commentaires:

Anonyme a dit…

bravo Yvan,quelle rigolade ton reportage ! surtout continue!
a + et bons vols.
marc HAENEL.

Anonyme a dit…

Nous sommes suspendus au feuilleton.
Aura-t-on la version off de Fred sur la récup ?
Benoit.

Anonyme a dit…

Salut les Gars.
Super les comptes-rendus journaliers.
Impréssionnantes les photos.
Comme si on y étaient, (ou presque) bravo....!
Félicitations à Eric..! non mais c'est quoi cette allusion à l'âge.....?
Pour les km, je vous souhaite de faire aussi bien que les parapentistes.....! Aie....!
Raymond

Unknown a dit…

voici ma version off:
Points important pour la récupération

Une bonne antenne pour communiquer au sol (5 km de portée minimum sol-sol) et testée

Annoncer son plan de vol à ses camarades et étudier les noms des routes empruntées lors d’un briefing avant le départ au pad (surface de décollage).

Annoncer sa distance du décollage et le nom de la route survolée UNIQUEMENT, toutes les demi heure maximum ou dès que l’altitude est inférieure à 2500 m (risque de vache car les gros vario négatifs peuvent durer longtemps). Ne pas donner d’information de position sous une autre forme (risque de confusion et quiproquo).

Annoncer à l’atterrissage son état physique en PRIORITE si la liaison radio est mauvaise, passer la nuit dans le désert n’est pas un problème, par contre prévenir les secours peut être lourd de conséquences...
Si possible et uniquement si la liaison radio est a plus de 4/5 donner des précisions et collationner ( faire répéter le message )

Si la liaison est mauvaise s’abstenir ou émettre des doutes

Plus c’est simple, mieux ça marche !

si non les chacals Hyène et autres vautours feront leur boulot !

bonobo a dit…

J'ai mis 20mn à lire le texte, mdr du début à la fin, je suis fan, encore!
Bravo
Bonobo*

*qui s'en fout des parapentistes

Anonyme a dit…

Salut les amibiens, excellent récit très imagé à la manière d'un exilé franco-suisse : frédéric dard. Il faut continuer dans la même veine.

Unknown a dit…

Magnifique résumé, on en redemande....

Faites gaffe à vous quand même !!

Anonyme a dit…

merci de vos récits.
Continuez et bons et beaux vols!
romane