Durant ces trois journées sans vol, les garçons de piste n'auront pas chômé: ils ont fabriqué de magnifiques delta jouets en fil de fer et papier aluminium.
Lundi matin, enfin, les préposés à la météo nous annoncent une journée volable. Jean-Marie m'amène droit dans la pompe, et me voici bientôt filant allègrement à 3500 m. le long du Schwarzrand, ce plateau qui domine la ferme à l'est.
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En montée avec Thomas au bord du rand |
Malheureusement les plafonds ne sont une fois de plus pas bien hauts, le vent du nord assez conséquent, et Yvan, allergique aux cross belges (les vols vent de cul sans espoir de retour), décide de rester en local du pad. La première difficulté avec ces plafonds bas se présente à l'épaule après la ferme de Foster. Le plus sage est de la contourner pour assurer une vache éventuelle près de la piste C14, mais ceci représente un détour pénalisant. Je tergiverse et tournicote, et petit à petit je suis enfin à une altitude correcte et me lance à travers cette contrée magnifique et inospitalière...
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Où est l'eau qui a creusé ces sillons? |
Bien sûr ça passe (sinon je serais en train de me lyophiliser dans le désert au lieu de vous raconter ces aventures palpitantes), mais entretemps, Louis, qui à trouvé un meilleur thermique, m'a dépassé et fait le fièrot dans la radio: Louis km 56, Louis km 69, Louis km 84, puis penaud: Louis 100 posé! Quand à moi, je prends mon temps, me régale dans ce décor fabuleux, et plane encore un bon bout en direction de Béthanie. Je repère une portion de piste bien dégagée et m'aligne pour poser... impossible, un thermique y a élu domicile et me rejette en l'air! En attendant qu'il passe je fais quelques tours au dessus d'un arbuste maigrichon abritant une petite troupe de gazelles qui ne m'ont même pas vu et vaquent tranquillement à leurs occupations sûrement passionnantes.
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Facile de poser sur la piste... quand le vent est en face! |
La récup est là après quelques instant car Bruno, un vieux de vieille à qui on apprends pas à faire la grimace, s'étais mis en route et nous avait suivi.
Au retour nous récupérerons encore Dieter et Carlos qui a séché 3 heures au soleil et arriverons pile poil à l'heure du repas.
Aujourd'hui devait être également volable selon la Maria Mettral locale: le fort vent d'est qui soufflait au petit déj. devant se calmer avant midi et laisser la place à un ciel parsemé de jolis cumulus congestus. Hélas après 3 heures d'attente sur le pad, le vent souffle toujours, le ciel est bleu et une grand majorité de pilotes se dégonfle.
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L'ombre est rare et recherchée |
Ce n'est qu'à 14 heures que les bourrasques faiblissent et nous ne serons que quatre à voler. Au plus fort de l'activité thermique, les remorquages sont plutôt épicés, parfois on descend à 3 m/s gaz à fond, et le plus souvent l'Ulm et le delta font du yoyo désynchronisé. Il me faudra deux essais pour arriver à crocher le thermique, monter à 3000 mètre, et constater que je n'arrive pas à attraper le tuyau de la gourde. Déshydraté après cette longue attente et le premier envol infructueux, je me contenterai d'un petit vol sans ambition en méditant cette sentence de Nietsche, un célèbre deltiste coutumier des expéditions en Namibie: le diable est dans les détails!
Belle vidéo de Tom, notre remorqueur
https://youtu.be/2fQE7uhJKPQ
2 commentaires:
Hello, magnifique récit et superbe vidéo, merci de nous partager tout ça, on rêve en attendant ton retour pour pouvoir revoler !!!
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