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vendredi 25 décembre 2009

Amis deltistes, attention ! Voler en Namibie comporte des risques. Sur place, bien sûr, mais surtout... au retour !

Je suis rentré depuis 3 jours à peine, des rêves encore plein la tête, et je me dis que je pourrais peut-être squatter le blog de mes copains d'aventure pour vous parler non pas du séjour en Namibie (vous avez déjà tous les détails grâce aux photos et récits de mes camarades), mais plutôt de mes impressions et pensées une fois rentré à la maison.

Chaque sport comporte son spot mythique, sa localisation de rêve. Par exemple, pour le surf : Hawaii, la planche à voile : Altamar, la plongée : la Mer Rouge, le ski : la neige froide et poudreuse du Canada, le ski de randonnée : La Patrouille des Glaciers, le parapente : la Red Bull X Alps, et pour le delta enfin, je viens de le découvrir, la Namibie.

Je réalise depuis mon retour la chance que j'ai eue de voler dans cette région idéale, avec une logistique parfaite et la complicité d'une météo incroyable qui nous propulsait à des altitudes inavouables et nous offrait des glissades entre les thermiques de plusieurs kilomètres, le tout à des vitesses hallucinantes.

Ah, boire plus de bières que jamais auparavant et avoir encore et toujours soif, bouffer de la poussière à longueur de journée au point que je la sens encore dans mes poumons, ressentir l'air brûlant du désert au sol sur le pad puis, peu de temps après, l'air glacé à une altitude plus haute que le Mont-Blanc, air glacé qui transperce toutes les couches de vêtement et vous laisse tout grelottant mais heureux, se faire balader dans les thermiques tellement fort qu'on en perd la barre de contrôle trois fois de suite avant de comprendre les nouvelles règles du jeu, suivre les nuages qui forment, comme par enchantement, une rue, une plutôt une avenue, voler, glisser et se retrouver à des kilomètres de là, jouer avec les éléments pendant plus d'heures que jamais avant, et soudain se rendre compte que le soleil se retire et nous gratifie d'une luminosité à rendre mélancolique le moins sentimental des deltistes !

J'ai joué la plus belle partie d'échec de ma vie, avec et non pas contre Dame Nature, et j'en suis encore tout éboui. Le résultat le plus favorable, par définition, ne peut-être qu'un match nul !

Par contre, maintenant, je regarde le Jura et le Salève, et je me dis...à quoi bon ! Espérons que je revienne à de meilleurs sentiments.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut Eric, aujourd'hui 25 décembre, j'ai pu admirer un ciel d'une beauté que nous envierait plus d'un namibiens, les effets de lumière, le soleil qui joue a cache cache avec les nuages, les rayons de soleils razants, pourtant je me suis retrouvé en vol pour admirer ces images et en prendre plein la vue, plus seul que dans le kalahari, je ne me lasse pas des photos de votre séjour, je me suis inscrit pour l'année prochaine, mais la beauté du Namib ne doit pas nous faire oublier les beautés qui sont notre quotidien, quand j'ai posé mon Atlas(pas mon VR)dans le soleil couchant, j'étais congelé mais heureux.
Tout d'bon et à tout bientôt
Géry

Anonyme a dit…

Ne t’inquiète pas Eric actuellement tu es comme le boa qui digère sa proie (plusieurs mois)
Mais quand notre joli printemps reviendra avec son cortège de beaux cumulus, et les copains qui t’appelleront pour aller voler tu retrouveras le plaisir de voler dans nos belles Alpes.
Il reste de quoi faire
Quand on attint un objectif un grand vide apparaît il suffit de se choisir un autre but
Amicalement
Fred

Anonyme a dit…

Quel recit simple et efficace qui donne tellement envie d'y aller aux plus modestes volatiles. En effet nos petits montagnes doivent paraitre un peu fades et un peu banales maintenant. La sensation de glisse, de liberté, de fluidité existentielle et le plaisir de partager restent dans le ciel qq soit l'endroit je pense et faut bien s'entretenir pour y retourner... Au plaisir de se croiser un jour la bas entre petits suisses ....