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dimanche 6 décembre 2009

5 décembre: on s'améliore

Enfin une bonne journée ! pas en raison de la météo qui s’améliore : on a toujours du vent fort d’ouest-mord/ouest (20 km/h au sol, jusqu’à 40 à 4000 m.) et un ciel désespérément bleu. Mais on craque et on décide envers et contre tout de sortir du bocal.
Aujourd’huis, on est plus que 4 à voler (Yvan, Thierry, Louis et moi), les bobos, la fatigue, et une météo peu prometteuse ayant eu raison de l’enthousiasme de nos camarades. Mes compagnons se mettent sans problème en l'air et grimpent à 3000. Pour moi, la grosse galère commence : arrivé à 2400, je tombe dans une zone de dégueule et vais me reposer. Mes cordelettes s’emmêlent et je n’arrive pas à ouvrir le cocon – je pose sur le ventre. Deuxième tentative illico, le vent de travers m’envoie valser en sortie de dolly, et dans mes mouvements désordonnés pour contrôler l’aile, j’ouvre le largueur à 5 mètres sol : deuxième atterrissage sur le ventre ! Romain vient me chercher avec le quad, on ramène l’aile, je sue à grosse gouttes dans mon équipement d’hiver. Troisième tentative : alors que je me réattache, un dust passe et soulève l’aile, qui retombe sur la fourche du chariot : volet gauche cassé. Je rage : il est plié, mais devrait tenir, et je donne le signal du départ. Ca pompe bien et me voilà bientôt à 4000 sur Moreson. Yvan m’a attendu et on décide de filer au sud. Après 50 km de vol en dent de scie (dans les pompes, le vent nous pousse sur le plateau hostile à l’est, et il faut ramer pour revenir à proximité de la piste C14, seule chance d’être retrouvé en cas de vache), je me retrouve un peu bas. Je tente un coup de poker et vais me mettre sur la falaise, hors de portée de la piste – mais il y a une petite ferme où je pourrais me poser.


Ca remonte à 4500m. et je cavale vers Helmeringhausen. Yvan, plus prudent, longe la piste, et avec moins de gaz, perd un peu de terrain. J’arrive sur Helm. à 3500m : on va pas s’arrêter là ! Je bifurque à gauche direction Béthanie, retour vers le relief, et la fin de vol se passe sans histoire; j’ai maintenant le vent léger arrière, je vole de pompe en pompe à plus de 4000m., l’oygène me donne ses petites giclées, le paysage est fabuleux, et à 40 km du but, je me laisse glisser.

J’arrive à Béthanie avec 600 m d’altitude, choisis soigneusement ma piste d’atterrissage : ce sera la route, les autres terrains étant parsemés de buissons, et je n’arrive pas à localiser la piste d’aviation. La fermeture éclair du cocon ne s’ouvre à nouveau pas, remplie de saleté après mes deux posés ventre. Je pose nickel (troisième ventre), et me retrouve prisonnier du cocon, attaché sous une aile qui se soulève dans les rafales, au milieu d’une route oubliée du trafic. Je mets ¼ d’heure à m’extraire avec mille précautions, et commence à ranger mon matos, avec le sourire béat du gars qui vit les moments les plus intense de sa vie.

Béthanie "airport"
C’est ainsi que René me trouve, après 220 km de route en nous suivant. Yvan est posé à 15 km, et nous sommes de retour à 10 heures pour le repas toujours délicieux.

René

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