2 décembre : on quite le sol...

Après une météo pas trop enthousiasmante, le déj est quand même expédié rondement (c'est vrai qu'on y passerait tout le matin facile, vu la classe de la table !)

Personne ne croit au mauvais sort et au nord-ouest fort qui devrait nous bloquer. Frénésie de harnais qui engoufrent pêle-mêle double radios de vol, camel back, photo, vario-gps-télécommandes, détendeurs et canules nasales oxygène - on sait jamais...

Tous au pad, c'est 10 h mais la rôtissoire est lancée, on cuirait un oeuf sur les capots des 4x4.

1er "dolly", trop poussif : fait trop chaud ou c'est les 1400m ? On traîne un peu la patte et Ivan doit lâcher trop bas. Fred ne lésine pas et fonce à 6500 t/min chercher un autre ulm. Avec la fameuse tripale carbone, besogneusement règlée hier soir !

Enfin tous en l'air, pour la récompense...

Un blocage vers 2000m, que deux vautours nous aident à crever. José les trouve "immondes", en lorgnant leur tête ; moi je me concentre sur leurs ailes brun-fauve, les rémiges déployées, les marques blanches zébrant leur intrados... trop bôô...

Patience, on sera bientôt à 4000m et le regard cerclant au rythme de l'ascendance n'embrassera qu'un immense horison jaune et vert pâle, les pistes géométriques, quelques éoliennes-pompes solitaires. Mais où sommes nous, où sont les vivants ?!

Rappel à la réalité : il y a 40 km/h de vent sur ce plateau, j'ai dérivé trop longtemps...

Enfiler les sur-gants, incliner à fond la position, lancer l'atos à 90 ; sinon ça passera pas l'arête !

Zut, plus que 4:1 de finesse, c'est tendu. Encore plus vite, à la limite de l'instabilité des volets, aïe ils tapent. Abandonner quelques km/h, pas le moment de démonter le matos...

Ouf, passé, plus qu'à poser au "pad", ma radio n'émet plus depuis une heure, mais j'ai les nouvelles de tous, bien posés ou encore à jouer avec l'air... très haut.

Demain ? Même chose, mêmes couleurs, même euphorie... En attendant : la pleine lune.